Partiellement Heureuse

Pourquoi quand tout va bien faut-il qu'il y ait toujours quelque chose qui n'aille pas? Un petit rien du tout qui vient tout gâcher quant tout était presque parfait: des frites froides alors que le BigMac était à point, de la pluie alors que mon brushing était bien lisse, des rues pavées alors que je suis perchée à 8cm du sol, des températures polaires alors que je m'étais décidée à aller courir, un compte en banque vide alors que je voulais (me) faire de beaux cadeaux de Noël, des goûts de luxe alors que je ne suis qu'une petite étudiante, le réveil qui se déclenche alors que j'étais en train de me la couler douce aux Bahamas, une boulangerie en bas de chez moi alors que j'avais promis à mes fesses de faire attention, une tempête de neige qui m'oblige à mettre un masque alors que les photographes m'attendent en bas des pistes, un rhume carabiné qui me fait un nez d'ivrogne alors que j'ai des entretiens de stage, une interro surprise alors que la journée avait bien commencé, un dérèglement dermatologique hormonal alors que j'ai une soirée à la fin de la semaine, un site de téléchargement qui rame alors que je meure d'envie de savoir avec qui le Dr Sheperd a passé la nuit, le téléphone qui sonne alors que j'ai le visage figé par un masque à l'argile, une grève de la Poste alors que mon ELLE devait arriver, des partiels alors que j'ai envie d'être en vacances...

Mathilde

Caprichieuse

Tel un bébé je boude à la moindre contrariété

Super têtue, je ne m'avoue jamais vaincue

Et s'il s'entête, je lui fais la tête

Un peu peste, ses copines me détestent

Ma mauvaise humeur, le rend parfois rêveur, 

D'un monde meilleur où je serais ailleurs!

Et c'est sans complexe que pour un rien je me vexe,

Le laissant perplexe

Que ce soit en conjugaison ou pour les tables de multiplication, 

J'ai toujours raison

A chaque repas, le menu,

C'est moi, c'est tout vu

Et pour le choix de la soirée cinéma

C'est encore moi, tant pis si ça ne lui plaît pas...

Sans que j'ai à hausser la voix il comprend quand ça ne va pas

Et que se taire il devra jusqu'à ce que je revienne dans ses bras

Un brin autoritaire mais jamais tortionnaire, 

Il sait qu'il risque l'enfer s'il ne me laisse pas faire

Et si mon égoïsme l'emporte parfois sur mon altruisme,

Je sais me montrer attentionnée le temps d'une soirée...

En échange d'un petit-déjeuner prêt à mon lever!

Et quand je me braque il craque

Et se demande pourquoi sur toutes ces filles,

Il n'en a pas pris une plus gentille

Et puis il réalise que tout compte fait,

Je suis quelqu'un de quasiment parfait!

J'ai bien conscience qu'il n'y a qu'à ses yeux que mes caprices sont de vrais délices...!

Gilberte

Il m'arrive souvent de faire des blocages: sur les brocolis, sur un sac, sur une personne vraiment moche dans le métro, sur Hugh Grant, sur mon ordi... mais ce blocage là n'était pas prévu: mes yeux ont bloqué. Littéralement bloqué. Impossible de mater à droite à gauche derrière mes lunettes de soleil, de lever les yeux au ciel en cas de confrontation avec l'autorité parentale ou encore de baisser le regard en cas de "victoire" de cette même autorité parentale. Une horreur. 

J'ai d'abord cru que mon récent blocage obsessionnel sur une paire de Christian Louboutin avait peut-être pu dérégler mon système visuel. Il est vrai que à force de bloquer sur ces magnifiques semelles rouges à 400 euros je n'y voyais plus très clair. J'en ai donc parlé à mon ophtalmo: "vous avez bloqué sur Christian quiii? En tout cas on peut dire qu'il vous a sacrement tapé dans l'oeil ce Christian, votre vue est tombée à 1/10°!"

1/10 d'oeil, 1/10 du budget pour une paire de Louboutin sur mon compte, pour l'instant tout est normal: quand mes yeux voient du rouge, mon compte voit rouge. 

J'ai d'abord eu l'impression d'être dans un roman de Stendhal, mes yeux c'était un peu le rouge et le noir, puis dans un tableau de Soulages: c'était le noir total. Là c'était plus marrant. 

Si les ELLE s'empilaient sur ma table basse et le travail sur mon bureau, les questions elles se bousculaient dans ma tête. Je m'imaginais déjà aller chercher ma carte d'invalidité à la mairie : "Il y a des tarifs spéciaux pendant les soldes avenue Montaigne pour les non-voyants?" Ne jamais se laisser abattre, tel est mon mot d'ordre. Les parents eux, se consolaient en se disant que désormais ils trouveraient toujours de la place sur les parkings.

J'ai enchaîné les rendez-vous chez les médecins au rythme auquel j'avais l'habitude d'enchaîner les rendez-vous chez l'esthéticienne . Et une épilation intégrale coûte moins cher qu'un scanner intégral de la tête croyez moi. Si mon nerf optique laissait les médecins perplexes, mes nerfs eux, n'étaient pas loin de lâcher face à cette situation quelque peu complexe.

Et puis le jour où un médecin a évoqué la nécessité d' une ponction lombaire mes yeux, ces peureux, se sont débloqués. 

Quant à moi je suis toujours bloquée sur mes Louboutin mais cela ne m'empêche pas d'avancer (dans de moins jolies chaussures certes).

Métro, boulot, D&Co...

Tous les soirs, après une dure journée de boulot, je file retrouver ma copine Valérie. Vous savez la blonde pulpeuse qui transforme un salon Fly en salon Ikea à coups de pinceaux et de blagues plus ou moins drôles...Si certaines filles (comme moi) passent leur temps à refaire le monde, Valérie, elle, passe son temps à refaire des maisons. Le tout manicurée et brushinguée. Ca c'est pareil que moi. Sauf que si Valérie a un pot de peinture sur la tête moi je l'ai dans les mains car je suis en plein emménagement!
Quand j'ai décidé de repeindre ma cuisine je me suis dit que j'allais me la jouer D&Co.
Pour jouer le rôle de Franck, le bras droit (voire les deux bras et les deux mains) de Valérie, j'ai fait appel au Roi Soleil. Comme d'après lui j'ai deux mains gauches, il me fallait bien une main droite. Et des bras musclés si possible (non je n'ai toujours pas repris le sport, je bosse moi).
Une fois l'équipe au complet, ne reste plus que la tenue de travail. Cette année c'est la mode de la combinaison, c'est parfait mon combishort Kookai (combinaison version été pour ceux qui ne parlent pas la langue) fera office de bleu de travail. Trop glam'. Mais un combishort à plat c'est moche, ça tasse, alors j'ajoute 8 cm à mes pieds ("Comme ça je pourrai atteindre le haut du carrelage chéri"). Je rajoute quelques bagues auxdoigts parce que Valérie, elle, ses mains elles brillent plus que les boules à facettes qu'elle installe dans tous les salons qu'elle refait maintenant.
Avant d'attaquer le ravalement de ma cuisine, je m'attaque au ravalement de ma tête...voilà je suis prête.
Lui: "Tu sors?"
Moi: "Bah non tu sais bien qu'on peint aujourd'hui"
Lui:"...."(regard condescendant)
Je regrette secrètement l'absence de caméra. J'ai bien demandé au Roi Soleil de prendre son camescope mais comme il est les deux mains du couple il a décrété qu'il ne pouvait pas tout faire:
peindre et filmer...Ah ces hommes incapables de faire deux choses à la fois!

C'est pas tout d'être belle il faut se mettre au boulot. 1ère étape: on colle du scotch le long du carrelage pour éviter que la peinture ne déborde sur les murs. A D&Co ils font ça d'un coup, moi il m'a fallu plein de petits bouts de scotch pour arriver à une ligne à peu près droite. Ensuite on dégage les angles puis on peint!
Au fur et à mesure que le mur devient rouge (normal) mes mains, mes cheveux, mon nez, mes vêtements se mettent à rougir eux aussi (pas normal). Je préfère alors laisser faire le Roi Soleil. Je délégue. En gros j'explique-ordonne-, je montre-aboie-, je dis -crie- quoi faire, comment-bien- le faire etc...le tout assise sur mon canapé rouge (lui c'est normal), un Biba à la main, un thé dans l'autre. "Fais comme ça, rajoutes-en un peu en haut à droite, il y a une trace de pinceau là, fais attention à ne pas déborder, t'es sûr qu'il faut le passer dans ce sens le pinceau? Mais pourquoi tu fais comme ça? Ne laisse surtout pas de poils sur le mur, ça se voit trop avec de la laque, voilà là c'est bien, on va laisser sécher et je verrais s'il faut qu'on (tu) fasse une seconde couche..."VLAM. La porte claque. Le Roi Soleil a tiré sa révérence.
Je lui en ai peut-être fait voir de toutes les couleurs mais au moins mon mur est rouge!

En fait je sais comment elle fait Valérie pour ne pas se salir: elle délègue (d'où Délégue&Co). Et je suis sûre que sur M6 ils coupent au montage toutes les scènes dans lesquelles Valérie ne fait rien et laisse faire les autres ainsi que les scènes de rupture quotidiennes avec son Frankie.

PS: Comme le roi soleil avait faim il a bien été obligé de revenir mais comme il était HORS DE QUESTION de cuisiner dans ma cuisine toute belle pour ne pas l'abîmer, il a du m'inviter au resto...Décidemment je suis résolument fan de D&Co!

Spring Time

Grande Enfant

Si 20 ans rime avec insouciance, indépendance et sorties à outrance, c'est un âge qui rime aussi avec questionnement, épanouissement et parents.
Parce qu'on grandit mais qu'à leurs yeux on restera toujours petits, parce qu'on aime leur dire non alors qu'au fond on sait bien qu'ils ont raison, parce qu'on a envie de vivre sa vie mais que surtout ils en fassent toujours partie, parce qu'on leur pose parfois problème mais que malgré tout ils nous aiment, parce qu'on cherche à s'affirmer mais sans jamais vouloir les blesser, parce que la cuisine étudiante c'est pas aussi bon que les petits-plats maison, parce qu'on se la joue fille mature mais que c'est toujours à papa qu'appartient la voiture, parce que sans parents ça serait pas marrant, parce que la confiance que l'on perd parfois en nous, eux la garde toujours pour nous, parce qu'ils sont passés là avant et qu'ils peuvent nous dire comment, parce qu'ils sont deux et qu'on ne serait rien sans eux, parce qu'ils sont parfois chiants mais que c'est pour notre bon développement, parce qu'être parent c'est pas toujours évident et qu'il faut leur en être reconnaissant, parce que je les aime et qu'un WE avec eux me rappelle que j'ai toujours besoin de mes "vieux"!

Erasmode

Depuis mon départ, pas un jour ne se passe sans que je ne maudisse Ryanair. Ryanair et leur stupide règle des 15 kilos maximum de bagages! Cette réglementation est la preuve que la personne à la tête de Ryanair n'est certainement pas une femme, sinon elle saurait qu'il est impossible de faire tenir une penderie dans une valise de 15 kilos. Pas la mienne en tous cas. Il y a de la mysoginie dans l'air chez Ryanair...
Si la séparation avec les proches n'a pas été facile, la séparation d'avec mes sacs, stilettos et autres objets indispensables à mon bien-être a été encore plus difficile. Dire que j'ai du préférer un sac H&M à mon Vuitton, une paire de Moon Boots à mes vertigineux escarpins et une doudoune à mon trench...Karl me tuerait s'il savait cela. Ici c'est sweat Gap, jean et Converses, même en soirée. Un cauchemar pour ma féminité.
Le sort fut le même pour ma mini trousse de toilette qui pour le coup ressemble vraiment à une trousse de toilette et non plus à un vanity de commercial en cosmétiques ou à une "valise"-comme certains s'amusaient à me le faire remarquer lors de vacances passées ensemble et donc de salles de bains partagées...J'en connais une en France qui doit se croire chez Sephora tous les jours quand elle rentre dans sa (ma) salle de bains. Hélène, la fête est bientôt finie.
Lors de la préparation de ma valise, ma mère me répétait toutes les deux minutes: "Mathilde, tu pars en Erasmus, pas à un défilé de mode". Heureusement le défilé de mode je le vois dans mon ELLE -réexpédié vers la Suède toutes les semaines par ma maman chérie- et tant pis si à mon retour je dois payer des millions en kilos supplémentaires pour rapporter ma précieuse collection en France.
Ryanair peut me faire descendre de mes talons mais il ne m'empêchera pas d'avoir ma dose de féminité hebdomadaire!

PS: Papa, maman, il serait peut-être judicieux -et plus raisonnable financièrement- de prévoir une valise supplémentaire lors de votre visite, histoire de commencer le rappatriement de mes (f)utiles lectures...

Maman Mode(elle)

Alors que la Bible dit qu'il faut attendre le mariage pour faire des enfants, ma Bible à moi ELLE dit qu'il ne faut rien attendre du tout, il faut les faire maintenant. (Rassurez-vous cette année je vais plutôt suivre la mode jean large que bébé).
"Faites des enfants tôt" c'est ce qu'elle nous dit en première page de son dernier numéro. Avoir un bébé avant 25 ans c'est trendy, c'est hype, c'est people, pour preuve même la petite soeur de Britney Spears s'y est mise (enfin bon j'avoue que 16 ans c'est un peu tôt). Et puis pour une fois c'est une mode qui nous va parce qu'elle colle bien avec notre horloge biologique à nous les femmes.
Sur ce coup là, ma mère, pourtant pas la plus grande des fashion-victim, a battu Kate Moss, la reine des tendances qui a attendu la trentaine pour devenir mère. En fait, ma mère c'est un peu la trendsetteuse de la mode "Je fais des enfants jeune, j'assume et je suis heureuse". A tous ceux qui lui disaient qu'elle était en train de gâcher sa jeunesse elle répondait qu'à 40 ans passés, loin des couches et des biberons, elle profiterait d'une nouvelle jeunesse.
4 enfants avant 30 ans: de nos jours cette idée ferait hurler n'importe quelle petite jeune parisienne avide de sorties, de fêtes, de réusssite, de mecs, de jeans slims enfin bref le genre de fille qui serait prête à se lever à 3 heures du mat' pour aller se faire refaire les seins mais surtout pas pour donner le sein. Et puis avoir un bébé, ça déforme le corps. On claque pas des fortunes en crèmes amincissantes/galbantes/remodelantes pour voir son corps grossir, prendre du galbe là où on n'en veut pas et se transformer en pâte à modeler! C'est vrai ça pourquoi détruire en 9 mois un travail de longue haleine en salle de sport? Parce qu'être enceinte est sûrement la plus belle chose qui puisse arriver à une femme (après être entrée en possession d'un sac Birkin Hermès bien sûr). Ma mère, elle, elle trouve que ses 4 enfants valent tous les sacs de la terre (je ne suis pas sûre qu'elle ait vue la dernière merveille Balenciaga mais bon...).
En fait avoir un bébé c'est un peu comme quand vous invitez quelqu'un à venir dîner chez vous. Il n'a rien demandé donc vous vous devez d'être à la hauteur sinon autant qu'il reste chez lui. Et bien moi ma mère ça fait 20 ans qu'elle m'invite dans un 4 étoiles tous les jours. Et même si tout le monde sait que je préfère le MacDo je lui dis quand même merci.
Merci maman d'être celle que tu es et d'avoir fait de moi celle que je suis aujourd'hui: une jeune fille de 20 ans épanouie et des rêves plein la tête dont celui de devenir un jour maman...mais chaque chose en son temps et je crois qu'il est temps maman que je te souhaite un Joyeux Anniversaire!

Rien Ne Se Passe à Vasteras

Orebro c'est sympa mais c'est vraiment petit. Une heure suffit pour voir l'essentiel de la ville, c'est-à-dire le château, l'église, et les deux rues commerçantes. Alors, quand dans l'avion from Pologne ma cousine Steph m'a proposé qu'on aille visiter une autre ville de Suède c'est avec grande joie que j'ai sorti ma petite carte et que l'on s'est mises à chercher. A part Stockholm je ne connais rien et la moitié des noms de villes sont imprononçables...Ah si celui-là: "Vasteras", ça sonne bien, c'est pas loin et il y a l'air d'avoir un grand lac à-côté.

Une fois arrivées sur le sol suédois on s'empresse d'aller acheter nos billets pour le lendemain, direction Vasteras. La femme du guichet nous fera répéter 3 fois la direction ( sur le moment j'ai cru que c'était à cause de notre mauvaise prononciation du suédois mais réflexion faite c'était plutôt du genre "Vasteras? Vasteras?! Vasteras...Euh...vous êtes sûres?) mais 15 euros plus tard les billets sont dans notre poche.

Toutes excitées nous rentrons chez moi, et on décide de tapoter Vasteras sur Google histoire de faire un planning visites pour le lendemain. Ok alors à part des hôtels et un aéroport il n'y a rien.

"Il y a un aéroport ça doit quand même être une grande ville", dis-je pour me rassurer.

"Je te signale qu'à Beauvais il y a un aéroport et c'est pas pour autant que j'irai passer une journée là-bas." Elle a raison, je me souviens encore de mes interminables 4 heures d'avance passées au Buffalo Grill, le jour de mon départ en Suède. C'était ça ou le garage auto ou le Mac Do.

Lundi, 11h00: Le bus en direction de Stockholm fait un arrêt à Vasteras. Nous sommes les deux seules à descendre, on dirait que les gens nous regardent avec un petit air de pitié.

11h01: On pose les pieds sur le sol Vasterasien, on regarde autour, on se regarde..."On veut remonter dans le buuuuuuus". Trop tard, il est déjà loin. En même temps je le comprends, je n'ai qu'une envie: faire pareil! La ville est déserte, il neige, il fait froid et tout est fermé car c'est Lundi de Pâques.

11h02: A cet instant précis je maudis Jésus et me dis qu'il aurait pu attendre une petite semaine pour réssusciter.
11h04: le bus vient nous rechercher dans 7 heures. En attendant on marche dans la ville fantôme histoire de ne pas congeler sur place.

11h21: Un miracle se produit, ce n'est pas le Christ qui se présente à nous dans un halo de lumière jaune mais le...MacDo!

11h22:"C'est un peu tôt pour déjeuner non?" dit Steph.

"Euh non je trouve pas" répond le ventre ambulant.
On décide quand même d'aller faire un tour au supermarché d'à côté pour faire un peu passer le temps. Mais à force de voir des gâteaux j'ai faim.

11h44: Mon menu BigMac XXL est sur mon plateau.

11h51: Mon menu BigMac XXL est dans mon ventre.

11h53: J'ai faim.

11h54: "Steph, ça te dis un petit muffin?"

11h59: "Mmmmm ils sont vraiment trop bons ces muffins"

12h02: D'après le tableaux des calories McDo nous avons ingurgité 1400 calories

12h03: "Ca veut dire que je n'ai le droit plus qu'à 600 calories jusqu'à ce soir?!"

13h05: On se décide enfin à sortir et à braver la tempête, histoire de brûler un peu de calories.

13h10: Deuxième miracle de la journée: H&M est ouvert!

15h04: Après avoir essayé tous les vêtements (mal taillés) et tous les cosmétiques (allergisants) on ressort braver le froid et brûler nos calories direction le fameux lac.

15h20: Le lac est gelé, aucune traversée en bateau n'est possible.

15h23: Le café au bord du lac est ouvert, c'est parti pour un petit thé. Dommage que les gâteaux n'aient pas l'air appétissants.

16h02: Petite séance photo au bord du lac gelé sur lequel on croise un canard unijambiste.

16h11: Oh le beau coucher de soleil!

16h12: Mais au fait il s'était levé le soleil?

16h21: Steph fait des ricochers sur le lac. Ca ne ricoche pas, ça glisse.

16h34: Il faudrait qu'on aille se mettre au chaud si on ne veut pas finir comme le lac.

16h45: Le café de la gare fera l'affaire, en plus de notre fauteuil on verra le bus divin arriver.

16h47: Je demande à la fille derrière le comptoir si cette chose chocolatée qui me fait de l'oeil fait plus ou moins de 600 calories.

16h48: Elle me répond en Suédois. Grâce à mes rudiments je comprends que ça veut dire: "C'est très light allez-y."

16h49: Ok dans ce cas je vais en prendre deux.

16h55: On lit des magazines suédois. Enfin on regarde les images.

16h56: Des blondes à toutes les pages.

17h02: C'est pas tout ça mais le thé c'est diurétique. Elles sont où les toilettes?

17h04: C'est payant. Pour le même prix je peux avoir un gâteau...J'hésite.

17h06: Ma vessie a pris le dessus sur mon estomac.

17h07: Quand même pour ce prix là les toilettes pourraient être propres...

17h13: On assiste à un traffic de liasses de dollars à la table d'à côté. On se fait des films dans notre tête.

17h15: C'est peut-être la mafia Vasterassienne...

17h16: On garde la tête baissée dans nos journaux, on a peur.

17h17: J'ai encore envie de faire pipi.

17h18: Trop peur d'être suivie par le AlCapone Vasterassien, je reste à ma place.

17h29: J'ai un torticolis et des fourmis dans les jambes, je tourne discrètement la tête...C'est bon ils sont partis, je peux aller faire pipi.

17h42: On décide d'aller attendre le bus dehors, ça le fera peut-être venir plus vite.

17h44: On mange des bonbons pour faire passer le temps.

17h53: Le bus est là, on saute de joie, tout le monde nous regarde, on s'en fiche ils peuvent pas comprendre ce qu'on vient de vivre.

17h57: Dernier coup d'oeil sur Vasteras. Sans regret.

Varsaw Trip

Kex qui se passe ici?

Certains se souviendront qu'à mon retour de New York si mon bagage linguistique avait grandi, mes jeans étaient, eux, devenus trop petits...La faute aux bagels, donuts, burgers et autres -délicieuses-cochonneries dont les américains raffolent et moi aussi. Une simple ballade sur la 5° avenue (comptez 15 McDo, 34 stands de Hot-dogs et 29 stands de Bretzels) me suffisait à prendre 10 kilos. C'est sans parler de mes visites au supermarché, mon caddie aurait fait frémir n'importe quel diététicien (français). Diététicien chez lequel j'avais couru à mon retour en France affolée par cette prise de poids qui m'empêchait de me glisser dans mon slim.

Et bien en Suède, ce slim s'est transformé en baggy. Ok j'exagère un peu, mais s'il y a une chose qui est sûre c'est que la première personne que je vais voir à mon retour en France ça ne sera pas un diététicien mais un coiffeur ( je pensais que le brun ferait ressortir mes yeux bleux et bien ça fait rien ressortir du tout, même pas moi qui passe désormais totalement inaperçue au pays des poupées barbies).

Tout ça pour en revenir au fait que ici les rayons des supermarchés n'ont rien d'un paradis pour gourmande, entre les boulettes de viande à toutes les sauces, le fromage en tube et les harengs fumés en conserve, rien de très excitant pour les palais sucrés...Heureusement il y a Kex, une petite gaufrette recouverte de chocolat, c'est très bon et pas cher mais ça n'arrive même pas à la cheville de nos Kangoo, Pépitos, M&M's, Prince et compagnie...!

Deux Louis Valent Mieux Qu'Un...

Si l'un est facile à porter, l'autre est toujours facile à supporter,
Si l'un va avec tout, l'autre ne va qu'avec moi,
Si l'un est à mon bras, l'autre est à mes pieds,
Si l'un est speedy, l'autre est posé,
Si l'un est mon sac, l'autre est mon mac,
Si l'un est un attrape-filles, l'autre est un attrape-coeur,
Si l'un existe en millions d'exemplaires, l'autre est unique,
Si l'un est un Vuitton, l'autre est mon luxe à moi,
Si l'un est mon coup de coeur, l'autre est mon coup de foudre!

Chapka pas la tête!

L'élément fashion de cet hiver pour nos petites têtes c'est la chapka. Vous savez ce chapeau en fourrure (synthétique, because toujours pas gagné au loto) qui peut rapidement vous donner un air ridicule, particulièrement par jour de temps venteux... En effet, en soufflant le vent soulève les "oreilles" de la chapka et vous vous retrouvez plutôt à ressembler à Pluto qu'à une princesse nordique... Et si pour éviter d'avoir la tête du compagnon de Mickey vous décidez de nouer les oreilles sur le dessus de la tête et bien vous ressemblez à un oeuf de Pâques nordique! Enfin bref ce chapeau chapka pas forcément à tout le monde. Mais bon qu'est ce qui ne me va pas à moi -à part une tenue de sport dans laquelle je suis tout sauf crédible ?
J'avais donc résisté à la tentation d'en acheter une pas chère chez nos expatriés préférés, nos chers amis suédois Herbert&Maurice en me disant que j'en trouverais une bien plus belle dans leur pays natal...Fatale erreur. Aucune chapka en vue sur les têtes des suédoises mais des kilomètres de cheveux blonds décolorés... Quand enfin en me baladant dans les rues de Stockholm j'en croise une, je me rue sur sa blonde propriétaire pour savoir où est-ce qu'elle l'a dénichée "chez H&M...à Paris", me répond-t-elle dans un français parfait...normal elle est française. Dépitée, je décide quand même d'aller faire un tour au H&M du coin (on peut utiliser cette expression ici vu qu'il y a environ un H&M au m²) mais pas la moindre chapka en rayon...J'en ai donc conclu que la chapka c'est un peu ce que le béret est aux français, un cliché... dont j'avoue avoir été la grande victime et à cause duquel je ne serai pas fashion victim cet hiver...!


©Mathilde L.

Stockholm Trip

Deux pour le prix d'une

Elle est grande, elle est blonde, elle a les yeux bleux, elle est belle, elle est drôle, elle est sympa, elle est attachante, elle a fait une prépa, elle est fan de "Sex and The City", elle connaît les "Bronzés font du ski" par coeur, sa tenue préférée c'est jean/tee shirt, elle craque volontiers pour tout ce qui a le goût du chocolat, elle a vu 10 fois "Le Diable s'habille en Prada", elle rêve de pouvoir s'offrir un Balenciaga, elle veut des bébés qui ressemblent à des poupées Corolle, elle dépense chaque mois une petite fortune en presse féminine, elle ne fume pas, à force de les regarder elle croit que les acteurs de "Friends" sont ses amis, elle adore la fourrure et les moumoutes, elle a été plus ou moins sportive mais ne l'est plus du tout, elle pourrait s'éclairer à la bougie tellement elle trouve ça beau, elle aime bien s'asseoir à une terrasse et critiquer les gens qui passent...enfin bref, elle, vous l'avez reconnue, c'est Mathilde. Pas moi, l'autre. La première à être venue me voir en Suède et ce une semaine seulement après mon arrivée, donc forcément celle avec qui j'ai fait mes premiers pas dans la vie suédoise!

Le premier jour on décide d'aller remplir mon frigo et mes placards parce que 2 Blondes Mathilde ça mange autant qu'une équipe de footballeurs (somaliens). Direction le supermarché discount (buget étudiant oblige) de la ville. Premier voyage en bus, aucun plan et les arrêts sont annoncés en Suédois, heureusement que l'enseigne du supermarché était visible à 500 m. On descend donc à "hjdoiaposkjop" pour un étranger ou "Hagmarksgatan" pour un Suédois. Notre panier au bras, nous arpentons les allées du magasin, on zappe le rayon poisson en tube à tartiner, sorte de Nutella Suédois, mais recherchons activement le rayon gâteaux. Grosse déception, il est tout petit. Mais une petite chose toute ronde attire notre regard...le Kanelbullar, spécialité suédoise, une petite brioche au sucre et à la canelle. On décide de faire un petit stock et de se nourrir essentiellement de cela pendant une semaine. Pourtant quel canular calorique ce Kanelbullar! On fait aussi le plein de boulettes de viande et de chips goût SourCream&Onion, un régal. A la caisse petit malentendu avec la caissière, tout cela à cause de nos cerveaux de blondes littéraires restés en mode euro, et qui ont cru se faire arnaquer de 10 euros alors qu'il ne s'agissait en fait que d'1 euro soit 10 couronnes suédoises...

On décide de rentrer à pieds histoire d'anticiper la prise de poids kanelbullersque imminente, mais un des sacs en avait décidé autrement puisqu'il a littéralement craqué à l'idée d'une si longue route. En tout cas faudra qu"on m'explique parce que dans les films américains ils ont toujours 36 000 sacs en papier dans les bras quand ils rentrent de leurs courses et là nous on en a qu'un et il craque.

Comme on étaient moyennement tentées par un musée on a décidé d'aller visiter une autre grande institution suédoise: Ikea. En plus quand on a appris que pour 3 euros on pouvait manger à volonté au buffet suédois, ni une ni deux on étaient dans le bus. Sauf que c'était pas le bon. Et qu'on s'en est aperçues qu'au moment où le bus s'est arrêté en plein quartier pavillonaire et que le chauffeur a crié "hhsoijudpebifdhi" c'est à dire "Terminus". On tente de communiquer avec le chauffeur turko-suédois qui parle 3 langues mais pas l'anglais. On opte pour le langage des signes sans grand résultat puisque le bus ne bougera pas. Heureusement mon sens de l'orientation infaillible nous a ramené à notre point de départ une demi-heure de marche plus tard. Tout ça pour se retrouver dans l'exacte réplique de n'importe quel Ikea français...!

Sinon à part manger, dépenser de l'argent et se perdre, on a aussi visité Stockholm, bu à une Corridor Party Erasmus, regardé "Gossip Girl", refait le monde, pris des photos débiles mais des belles aussi, essayé de lire le ELLE suédois, dansé sous la neige, voulu se teindre en blond suédois mais réalisé que finalement le blond rémois c'est pas si mal...!

5 mois suédois c'est 5 moi sans toi

Un mois en soi c'est rien mais moi sans toi je trouve qu'un mois c'est long. Et pourtant c'est moi qui ai pris la décision-sans toi-de partir plusieurs mois loin de toi vivre sous un autre toit. Un autre toit qui n'est pas toi mais qui est le mien pour quelques mois. Quelques mois qui vont sûrement passer plus vite pour moi que pour toi. Toi qui n'attends que moi, mademoiselle voyageuse.

Cette même Mademoiselle qui a longtemps attendu son prince. Et alors que le Roi Soleil s'illumine pour elle, la princesse se fait la belle. Pas si belle que ça finalement au pays des grandes blondes! Alors que la blonde fait tourner les têtes en France, ici elle prend plutôt la tête. Ma tête que je cherche désespérement à protéger du froid. Quand il fait froid il est d'usage de se couvrir mais la blonde que je suis à oublié son manteau dans son doux pays. Pays suédois où la nuit tombe à 15h00, peut-être parce que le Roi Soleil n'y est pas! Sont là des jeunes de toute l'Europe qui ne demandent qu'à faire la fête. Mais ici une pinte de bière coûte le même prix qu'un magnum de champagne en France! La France qui ne me manque pas vraiment puisque 21 compatriotes sont ici avec moi. Moi la princesse autoritaire qui suis parfois bien obligée de taire mes caprices pour me faire à la vie de "colocatrice".Une collocation fémino-franco-sino-américaine très sympathique. Tout aussi sympa que la visite de 3 de mes amies au mois de février. D'ici là des amitiés se seront créées au pays du saumon. Mon poisson préféré (après le poisson pané) dont je vais faire des cures. Une cure d'air frais aussi puisque j'ai du préférer le vélo à ma mythique Micra. Microscopiques les effets du sport sur mon petit corps, mais ça ne saurait tarder! Il me tarde de retrouver mon roi soleil mais il me tarde aussi de rencontrer tous ces jeunes (parfois eux-aussi en manque de soleil, surtout pour ceux qui viennent de Grèce)! La graisse de rennes, plat traditionnel suédois que je ne suis pas sûre d'honorer. Un honneur mais surtout un grand privilège de pouvoir participer à l'aventure Erasmus. Erasme qui était sûrement vieux garçon parce que quelle idée de voyager alors que le roi Soleil vous attend à la maison...!