jeudi 27 novembre 2008

Caprichieuse

Tel un bébé je boude à la moindre contrariété
Super têtue, je ne m'avoue jamais vaincue
Et s'il s'entête, je lui fais la tête
Un peu peste, ses copines me détestent
Ma mauvaise humeur, le rend parfois rêveur, 
D'un monde meilleur où je serais ailleurs!
Et c'est sans complexe que pour un rien je me vexe,
Le laissant perplexe
Que ce soit en conjugaison ou pour les tables de multiplication, 
J'ai toujours raison
A chaque repas, le menu,
C'est moi, c'est tout vu
Et pour le choix de la soirée cinéma
C'est encore moi, tant pis si ça ne lui plaît pas...
Sans que j'ai à hausser la voix il comprend quand ça ne va pas
Et que se taire il devra jusqu'à ce que je revienne dans ses bras
Un brin autoritaire mais jamais tortionnaire, 
Il sait qu'il risque l'enfer s'il ne me laisse pas faire
Et si mon égoïsme l'emporte parfois sur mon altruisme,
Je sais me montrer attentionnée le temps d'une soirée...
En échange d'un petit-déjeuner prêt à mon lever!
Et quand je me braque il craque
Et se demande pourquoi sur toutes ces filles,
Il n'en a pas pris une plus gentille
Et puis il réalise que tout compte fait,
Je suis quelqu'un de quasiment parfait!

J'ai bien conscience qu'il n'y a qu'à ses yeux que mes caprices sont de vrais délices...!


lundi 10 novembre 2008

Gilberte

Il m'arrive souvent de faire des blocages: sur les brocolis, sur un sac, sur une personne vraiment moche dans le métro, sur Hugh Grant, sur mon ordi... mais ce blocage là n'était pas prévu: mes yeux ont bloqué. Littéralement bloqué. Impossible de mater à droite à gauche derrière mes lunettes de soleil, de lever les yeux au ciel en cas de confrontation avec l'autorité parentale ou encore de baisser le regard en cas de "victoire" de cette même autorité parentale. Une horreur. 

J'ai d'abord cru que mon récent blocage obsessionnel sur une paire de Christian Louboutin avait peut-être pu dérégler mon système visuel. Il est vrai que à force de bloquer sur ces magnifiques semelles rouges à 400 euros je n'y voyais plus très clair. J'en ai donc parlé à mon ophtalmo: "vous avez bloqué sur Christian quiii? En tout cas on peut dire qu'il vous a sacrement tapé dans l'oeil ce Christian, votre vue est tombée à 1/10°!"
1/10 d'oeil, 1/10 du budget pour une paire de Louboutin sur mon compte, pour l'instant tout est normal: quand mes yeux voient du rouge, mon compte voit rouge. 

J'ai d'abord eu l'impression d'être dans un roman de Stendhal, mes yeux c'était un peu le rouge et le noir, puis dans un tableau de Soulages: c'était le noir total. Là c'était plus marrant. 
Si les ELLE s'empilaient sur ma table basse et le travail sur mon bureau, les questions elles se bousculaient dans ma tête. Je m'imaginais déjà aller chercher ma carte d'invalidité à la mairie : "Il y a des tarifs spéciaux pendant les soldes avenue Montaigne pour les non-voyants?" Ne jamais se laisser abattre, tel est mon mot d'ordre. Les parents eux, se consolaient en se disant que désormais ils trouveraient toujours de la place sur les parkings.

J'ai enchaîné les rendez-vous chez les médecins au rythme auquel j'avais l'habitude d'enchaîner les rendez-vous chez l'esthéticienne . Et une épilation intégrale coûte moins cher qu'un scanner intégral de la tête croyez moi. Si mon nerf optique laissait les médecins perplexes, mes nerfs eux, n'étaient pas loin de lâcher face à cette situation quelque peu complexe.
Et puis le jour où un médecin a évoqué la nécessité d' une ponction lombaire mes yeux, ces peureux, se sont débloqués. 

Quant à moi je suis toujours bloquée sur mes Louboutin mais cela ne m'empêche pas d'avancer (dans de moins jolies chaussures certes).